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Le chaînage alimentaire
Une approche progressive pour élargir son répertoire alimentaire..
Le chaînage alimentaire est une méthode qui permet d’élargir progressivement le panel alimentaire en partant d’aliments déjà acceptés. Le principe est d’introduire doucement un nouvel aliment en passant par plusieurs étapes, et en modifiant un critère à la fois (texture, température, couleur, goût…). Cette méthode permet de ne pas provoquer de rejet brutal.
Cette approche est utile pour tout type de personnes, enfants comme adultes :
- Néophobie alimentaire, qu’elle soit physiologique (étape entre 3 et 6 ans environs) ou persistante,
- Séléctivité alimentaire,
- ARFID,
- Autisme,
- Voir même certains TCA.
Le principe du chaînage alimentaire
Pourquoi ça fonctionne ?
L’association d’un aliment connu et rassurant, associé à un aliment peu/pas connu (source d’anxiété), permet de réduire le stress de la confrontation à ce dernier. L’introduction progressive de modifications subtiles rend cette nouveauté plus acceptable, et augmente la flexibilité.
La méthode doit être individualisée, il n’existe pas de protocoles. De même, des retours en arrière sont possibles et des grands pas en avant arrivent parfois de manière imprévisible. La patience sera nécessaire.
Le processus de chaînage
Prenons l’exemple d’un enfant qui accepte uniquement les pommes sous forme de compote et refuse tous les autres fruits. On peut utiliser le chaînage alimentaire de la manière suivante :
- Compote maison lisse,
- Purée de pomme moins mixée, écrasé de pomme cuites
- Compote maison avec petits morceaux tendres,
- Pomme râpée crue,
- Pomme en petits dés crus,
- Quartiers de pomme sans peau, puis avec peau
Quelques types et exemples de chaînage alimentaire
Le chaînage pour la texture
Passer progressivement d’une texture acceptée à une nouvelle texture.
Le chaînage pour la température
Modifier la température progressivement pour éviter les rejets sensoriels.
Le chaînage pour diversifier les saveurs (goût)
Introduire les aliments en partant de produits/formes/texture connues, avec des saveurs proches.
Quelques conseils pour réussir le chaînage alimentaire
- Respecter le rythme de la personne, sans forcer.
- Faire preuve d’imagination : il est ainsi possible de travailler sur les couleurs ou encore les formes,
- Faire des transitions progressives en changeant un seul paramètre à la fois.
- Jouer sur l’association positive.
- Tester sous différentes formes et à différents moments de la journée.
- Encourager sans pression, et proposer régulièrement sans obligation de goûter.
- La portion de nouveauté proposée doit rester petite au début (selon tolérance, 1 cac ou 1 cas) puis être augmentée petit à petit, tout en réduisant la portion de l’aliment habituel en même temps.
Quelle est la place d’un(e) diététicien(ne) ?
Cette méthode est un processus progressif et individualisé qui demande une bonne compréhension des besoin. Une diététicienne saura accompagner et mettre en place un protocole, en tenant compte des contraintes médicales et des adaptations.
Le chainage alimentaire demande d’évaluer d’abord les apports actuels, les aliments acceptés et refusés, les critères sensoriels, le contexte alimentaire et les troubles éventuels. A partir de cette évaluation, la diététicienne pourra élaborer un plan avec une logique de progression, des alternatives et des ajustements en cas de blocage.
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Maud BRABANTS-LEROY, diététicienne-nutritionniste

Diététicienne spécialisée dans la prise en charge alimentaire de l’autisme, santé mentale et TCA, avec une approche psycho-comportementale englobant l’ensemble de votre cadre de vie. J’exerce en cabinet, à domicile et en téléconsultation à Saint Germain en Laye et Colombes.
